Les assurés du régime général des salariés peuvent bénéficier d' indemnités journalières
(I.J.)
Pour les fonctionnaires, veuillez vous reporter au
site du Ministère et aller sur les rubriques "statuts de la fonction
publique" puis congés maladie.
Ces indemnités journalières compensent une incapacité temporaire de travail qui peut rentrer dans le cadre
d'un accident du
travail ou d'une maladie professionnelle
de la maladie ou de l'accident de droit commun
ou de la maternité
Seuls les arrêts de travail dans le cadre de la maladie et de l'accident de droit commun sont présentés ici.
Qui peut en
bénéficier?
Les arrêts de travail inférieurs à 6 mois
Conditions administratives
Conditions médicales
Durée
Les arrêts de travail de plus de 6 mois (la longue
maladie)
Conditions administratives
Conditions médicales : l'article L324-1
En pratique, les
affections de longue durée
Evolution vers l'invalidité
Evolution vers l'aptitude au travail
La reprise à temps partiel (le mi-temps
thérapeutique)
durée maximale de l'arrêt
Le montant des indemnités journalières.
Les textes de référence
Seul l'assuré social (et non ses ayants
droit) peut bénéficier des indemnités journalières : en effet, elles constituent un
salaire de remplacement
Les travailleurs privés d'emploi percevant
un revenu de remplacement prévu par le code du travail (chômage indemnisé)
bénéficient du maintien du droit aux indemnités journalières tant qu'ils perçoivent
le revenu de remplacement et 12 mois au delà mais avec les mêmes exigences de
cotisations si bien que dans le temps les droits s'amenuisent.
Il faut remplir des conditions administratives et médicales
soit avoir occupé un emploi salarié(ou situation
assimilée : maladie, maternité...) pendant 200 heures au cours du trimestre civil ou au
cours des trois mois qui ont précédé l'arrêt de travail à indemniser
soit justifier d'un montant de cotisations correspondant à un salaire au moins égal à
1015 fois la valeur horaire du SMIC au cours des 6 mois civils ou des 90 jours
précédant l'arrêt de travail à indemniser.
L'intéressé doit être dans l'incapacité de
travailler, incapacité médicalement constatée : "l'assuré doit se
trouver dans l'incapacité physique constatée par le médecin traitant de
continuer ou de reprendre le travail"(article L 321.1, alinéa 5 du
code de la S.S.)
L'arrêt de travail signé par un médecin doit parvenir à la caisse dans les 48 heures
qui suivent l'arrêt du travail. Celui-ci doit mentionner sur l'imprimé
destiné au contrôle médical, le motif médical justifiant cet arrêt sur le
feuillet n°1 destiné au contrôle médical de l'assurance maladie, sauf pour
les fonctionnaires et assimilés(loi de
financement de la sécurité sociale du 29/12/99).
Le patient doit se conformer aux directives de son médecin, respecter les horaires de
sortie autorisées (10H - 12H et 16H - 18H) et doit obtenir l'autorisation de sa caisse
pour en quitter la circonscription.
Elles ne sont versées qu'à partir du 4 ème jour qui
suit le début de l'arrêt de travail : c'est le délai de carence
L'indemnité journalière est due pour les jours ouvrables et non ouvrables
L'addition successive dans le temps d'affections variées
peut entraîner une durée
totale d'arrêts de travail très importante : "en cas de maladies de courte durée,
l'assuré ne peut que toucher 360
indemnités journalières sur une période de trois ans."
s'il a été
immatriculé pendant une période de 12 mois au moins, au premier jour du mois qui
précède la date d'interruption de travail
et s'il justifie
soit de 800 heures de travail (ou situation assimilée)
au cours
des 12 mois qui précèdent de
date à date celle de l'arrêt de travail à indemniser dont 200 heures au cours des 3
premiers mois
ou des 4 trimestres civils qui précèdent la
date de l'arrêt à indemniser dont 200 heures au cours du premier de ces trimestres.
soit d'un montant de cotisations correspondant à un
salaire au moins égal à 2030 fois le SMIC au cours des 12 mois civils précédant
l'arrêt de travail dont 1015 fois le SMIC au cours des 6 premiers mois.
A noter
que vous pouvez "toucher" des indemnités
journalières pour arrêt de travail pendant une période de chômage
indemnisée et dans les douze mois qui suivent la fin de
l'indemnisation de celui-ci ou dans les 12 mois qui suivent la rupture d'un
contrat de travail.
de se soumettre aux traitements et mesures de toute
nature prescrits d'un commun accord entre ces deux médecins
de se soumettre aux visites médicales et
contrôles spéciaux organisés par la caisse
de s'abstenir de toute activité non autorisée
d'accomplir les exercices ou travaux prescrits en
vue de favoriser sa rééducation ou son reclassement professionnel.
En cas d'inobservation des obligations ci-dessus indiquées, la Caisse peut suspendre, réduire ou supprimer le service des prestations.
Avant d'envisager une demande d'affection de longue
durée, il est essentiel que le ou les affections en cause soient identifiées par un
diagnostic précis.
Dès lors que le médecin
traitant pense que l'affection dont
souffre son patient va dépasser les 6 mois, il doit adresser au médecin conseil de la
sécurité sociale un protocole d'examen spécial (imprimés à sa disposition)
pour faire admettre son patient
au bénéfice de l'article L324-1 qui définit l'affection de longue durée.
Les renseignements inscrits par le médecin traitant comporteront notamment
le diagnostic, les arguments cliniques et paracliniques, le programme thérapeutique et la
durée prévisible de l'affection. (qui doit être supérieure à 6 mois)
Selon l'affection en cause, le médecin traitant cochera la case :
- autre cas : pour les affections ne justifiant pas l'exonération du
ticket modérateur (article L324-1 isolé ne justifiant pas l'exonération du
ticket modérateur)
-ALD30, si l'affection en cause fait
partie de la liste des 30 ALD exonérantes (les 100%)
-ALD hors liste : pour les affections graves évolutives ou invalidantes qui
n'appartiennent pas à cette liste
-Polypathologie invalidante pour les affections caractérisées qui par leur
association sont responsables d'une invalidité importante.
Le nouvel imprimé du PIRES (protocole d'examen spécial) en 4 volets est
traité par le médecin conseil qui y donne son avis - le premier volet est
conservé par le service médical, le deuxième et le troisième sont adressés
au médecin traitant - celui-ci peut remettre ce troisième volet au patient
s'il le juge souhaitable. Le quatrième volet est utilisé au règlement des
honoraires dus au médecin traitant pour la rédaction du protocole.
Le médecin conseil peut accorder l'admission à
l'article L324-1 et une surveillance du patient est généralement entreprise pour
prévenir une évolution vers l'invalidité.
Le médecin conseil peut refuser la mise en longue
maladie : la contestation de l'avis du médecin conseil débouche sur
l'expertise médicale L141-1.
La mise en maladie de longue durée comporte
plusieurs aspects :
La formalisation écrite par l'intermédiaire du
protocole des critères d'admission en longue durée et notamment un programme
thérapeutique.
Un engagement du patient (le patient doit se soumettre...
voir plus haut) et des sanctions sont possibles.
Un avantage annexe : la prise en charge par l'assurance
maladie des transports justifiés par l'affection à l'origine de l'attribution de la
longue maladie.
Que se passe-t-il ensuite?
Le patient
guérit ou du moins retrouve une aptitude au travail tout en poursuivant ou non des
soins.
Les arrêts de travail se
prolongent
L'affection est encore évolutive et
génère encore des examens complémentaires ou des thérapeutiques susceptibles
d'améliorer la maladie et de permettre à terme la reprise du travail. Le patient est
alors régulièrement surveillé dans le cadre de l'article L324-1 en vue de prévenir
l'évolution vers l'invalidité.
L'affection n'est plus évolutive (on
dit qu'elle est stabilisée) ; deux possibilités
Le patient a
perdu plus des 2/3 de ses capacités de travail et le médecin conseil se prononce sur
l'admission à l'invalidité.
Le patient n'a pas perdu 2/3 de ses
capacités de travail et le médecin conseil se prononce sur l'aptitude au travail à la différence
du médecin du travail qui se prononce sur l'aptitude au poste de travail dans
l'entreprise :
Le patient va alors recevoir de sa caisse de sécurité sociale une
notification de fin de prise en charge de ses indemnités journalières.
Que faut-il faire dans ces circonstances difficiles ?
![]() | La contestation indiquée sur la notification peut être le premier recours et va déboucher sur l'expertise médicale (article L141-1 du code de la sécurité sociale) |
![]() | Dans tous les cas, conseiller au patient de prendre contact avec le médecin du travail de l'entreprise : la visite auprès du médecin du travail est obligatoire dès que l'arrêt de travail a atteint 3 semaines en maladie et que l'assuré a manifesté son intention de reprendre le travail. |
Que se passe-t-il au retour dans l'entreprise ? l'avis du médecin du travail est essentiel comme le montre l'article du code du travail : Article L122-24-4 (Loi n° 92-1446 du 31 décembre 1992 art. 32 II Journal Officiel du 1er janvier 1993) : l'employeur a une obligation de reclassement professionnel
A l'issue des périodes de suspension du contrat de travail consécutives à une maladie ou un accident, si le salarié est déclaré par le médecin du travail inapte à reprendre l'emploi qu'il occupait précédemment, l'employeur est tenu de lui proposer un autre emploi approprié à ses capacités, compte tenu des conclusions écrites du médecin du travail et des indications qu'il formule sur l'aptitude du salarié à exercer l'une des tâches existantes dans l'entreprise et aussi comparable que possible à l'emploi précédemment occupé, au besoin par la mise en oeuvre de mesures telles que mutations ou transformations de postes de travail.
Si le salarié n'est pas reclassé dans l'entreprise à l'issue d'un délai d'un mois à compter de la date de l'examen médical de reprise du travail ou s'il n'est pas licencié, l'employeur est tenu de verser à l'intéressé, dès l'expiration de ce délai, le salaire correspondant à l'emploi que celui-ci occupait avant la suspension de son contrat de travail.
Les dispositions prévues à l'alinéa précédent s'appliquent également en cas d'inaptitude à tout emploi dans l'entreprise constatée par le médecin du travail.L'employeur ne peut donc mettre fin au contrat de travail d'un salarié pour inaptitude médicale qu'après avoir obtenu l'avis du médecin du travail (article L122-45 du code du travail).
En cas de contentieux avec votre employeur lors de la reprise du travail, un site très bien documenté : themas.
Pour vous éclairer sur vos relations avec votre médecin du travail, un site spécialisé.
De plus, tout salarié au travail ou ayant repris le travail, alors qu'il est atteint d'une affection de longue durée avec prise en charge à 100% des soins correspondants doit bénéficier d'autorisations d'absence pour ses soins :
Article L122-24-5 (Loi n° 2000-37 du 19 janvier 2000 art. 14 III Journal Officiel du 20 janvier 2000 en vigueur le 1er février 2000)
Tout salarié atteint d'une maladie grave au sens du 3° et du 4° de l'article L. 322-3 du code de la sécurité sociale bénéficie d'autorisations d'absence pour suivre les traitements médicaux rendus nécessaires par son état de santé.
![]() | Discuter de l'intérêt d'une reprise du travail à temps partiel ou "mi-temps thérapeutique"pour tenter une réadaptation progressive au travail : le temps partiel peut être envisagé, |
![]() |
|
![]() | Chez un sujet "jeune", l'engager si la reprise du travail antérieur est impossible, à faire des démarches auprès de la COTOREP, en vue de la reconnaissance éventuelle de travailleur handicapé et d'un stage de rééducation professionnelle... Un contact auprès du service social des caisses est recommandé. |
![]() | Et si les indemnités journalières
se prolongent au delà de 60 ans que se passe-t-il ? |
Dans tous les
cas, les indemnités journalières d'une affection de longue durée ne peuvent
dépasser 3 ans, aux termes desquels, l'invalidité
est le plus souvent prononcée, mais elle est rarement définitive d'emblée et soumise à
des révisions périodiques. Une quatrième année peut être exceptionnellement accordée
au titre de la rééducation professionnelle. Le délai de carence de 3 jours
en cas d'article L324-1(que l'affection soit exonérante ou non) n'est
appliqué qu'une seule fois par affection de longue durée au début du premier
arrêt de travail ; par la suite le délai est supprimé pour tout nouvel
arrêt en rapport avec l'affection ayant justifié la longue durée.
Au delà des
trois ans d'indemnités, pour s'ouvrir de nouveaux droits aux arrêts de travail de longue
durée, il faut avoir repris le travail sans un manque pendant une année au
minimum. Sont considérés comme reprise de travail et intégrés dans
le calcul de l'année de reprise :
![]() |
le travail à temps complet |
![]() |
le travail à temps partiel, même si l'indemnité journalière a été maintenue en tout ou en partie |
![]() |
les périodes de chômage indemnisé |
![]() |
les arrêts de travail au titre de l'assurance maternité ou des accidents du travail, ainsi que les arrêts en maladie (pour des affections de courte durée dont le motif médical est différent de celui de l'affection de longue durée) |
![]() |
les périodes de rééducation professionnelle |
Sources : le guide de l'Assurance maladie.
Vous n'avez pas trois enfants à charge :
![]() | Pendant les 6 premiers mois, l'indemnité journalière représente la moitié du gain journalier de base de l'assuré sur les salaires soumis à cotisation dans la limite du plafond des cotisations (PLAFONMENSUELCOTIS) ; elle est calculée sur les salaires des 3 mois précédant l'arrêt de travail sur la base de l'attestation de salaire remplie par l'employeur -soit à partir du 4 ème jour d'arrêt de travail, un minimum de IJMINIMUM et un maximum de IJMAXI. |
![]() | A compter du 7 ème mois, elle est portée à 51.49% du salaire de base à partir du premier jour du 7 ème mois de perception ininterrompue sur la base de l'attestation de salaire remplie par l'employeur -soit un minimum de IJMINIMUM7MOIS et un maximum de IJMAXI7MOIS. |
Vous avez au moins 3 enfants à charge :
![]() | Pendant le premier mois, l'indemnité journalière représente la moitié du gain journalier de base de l'assuré sur les salaires soumis à cotisation dans la limite du plafond des cotisations (PLAFONMENSUELCOTIS), soit à partir du 4 ème jour d'arrêt de travail, un minimum de IJMINIMUM et un maximum de IJMAXI |
![]() | Au delà du 31 ème jour d'arrêt de travail continu, elle est portée aux 2/3 (66%) du gain journalier soit un maximum de IJ3ENFANTS30JOURSMAXI |
![]() | A partir du premier jour du 7 ème mois, elle est portée à 68.66% du salaire de base de perception ininterrompue, soit un maximum de IJ3ENFANT7MOISMAXI |
Le montant
de l'indemnité journalière peut être complété
selon les accords d'entreprise ou les conventions collectives.
Elles ne
peuvent pas se cumuler avec les indemnités journalières versées en accident du
travail ou avec l'allocation de chômage ni avec les indemnités de congés payés.
Fiscalité
des indemnités journalières : elles sont exonérées d'impôt si elles sont attribuées
au titre d'une affection de longue durée avec exonération du ticket
modérateur (CGI, art.80 quinquies).
Arrêt
de travail et droit à la retraite : les périodes indemnisées au
titre des arrêts de travail valident les droits à la retraite - il est
donc judicieux de conserver les décomptes correspondants.
Articles L321-1 à L324-1 du code de la sécurité sociale
(partie
législative)
Articles R321-1 à R321-12 du code de la sécurité sociale (partie
réglementaire)
A votre caisse primaire d'assurance maladie
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